Ma vie à côté de la centrale
Comment vit-on au pied de la plus vielle des centrales nucléaires, à l’approche de la fermeture ? Depuis 40 ans, les habitants de Fessenheim opposent une réserve silencieuse aux polémiques nationales enflammées. Pour la première fois, une jeune réalisatrice partage leur quotidien. Ils expriment leur fierté, leur colère, et un sentiment d’abandon.
Annoncée pendant le quinquennat de François Hollande, la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, mise en service en 1977, a été reportée plusieurs fois. Hier fleuron ultramoderne de l’énergie nucléaire, aujourd’hui symbole de sa dangerosité, la centrale emploie 850 salariés d’EDF et de manière indirecte, 350 salariés d’entreprises sous-traitantes. Elle assure aussi à la commune une prospérité hors norme. La jeune réalisatrice Julie Roth s’est intéressée aux riverains, réputés discrets, dont beaucoup travaillent dans la forteresse. Pendant un an, elle a partagé leur quotidien, sondé leur rapport au risque. Du maire au responsable syndical, en passant par la concierge et le militant écologiste, elle dresse le portrait d’un village inquiet pour son avenir. Elle montre aussi les négociations difficiles entre la commune et l’État, avant l’heure de la reconversion.
Les interviews et le travail de terrain, méticuleux et objectifs, se sont déroulés pendant plus d’un an. À l’écran, le résultat est passionnant.
L’Express